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jeudi 23 avril 2015

Histoire de l'Art Coréen

Les peintures les plus anciennes découvertes à ce jour se trouvent au sud de la Corée du Nord dans les tombes de Goguryeo ( également appelées Koguryo) qui furent édifiées entre 37 avant J.C et 668 après J.C.

peinture murale dans l'une des tombes de Goguryeo

Ces peintures murales constituent un remarquable témoignage de la vie quotidienne dans le royaume de Koguryo, l'un des plus puissants d’Extrême-Orient du IIIe siècle avant J.C jusqu'au VII après J.C. Ces fresques aux traits dynamiques, très colorées, montrent également la mythologie de l'époque et l'influence de l'école Chinoise du Nord sur l'art Coréen.

De -37 à 668 après J.C sous la dynastie Goryeo de nombreuses peintures furent produites dans le cadre du bouddhisme. Connue pour leur grande beauté ces peintures spirituellement fortes expriment l'importance de la peinture bouddhique et encore une fois la forte influence Chinoise sur l'Art Coréen.

période Goryeo


 La période Koryo ( 918/1392) apporte également son lot de changements tant au niveau du sujet pictural traité que par les techniques et les styles utilisés.


"Le Minhwa"

Période Choson

 Ainsi deux écoles de pensée ( en peinture ) apparaissent : l'une est constituée d'artistes professionnels, l'autre d'aristocrates et de lettrés. Cette séparation en deux écoles se renforcera durant la période Choson ( 1392/1910) du fait du développement de la peinture populaire appelée « Minhwa ».

Durant la période de Joseon de 1392 à 1910, le confucianisme supplante le bouddhisme sans pourtant le faire disparaître car il reste apprécié pour sa simplicité. La peinture devient plus réaliste et un style de peinture de paysage nationale apparaît « la vraie vue » qui reproduit exactement une location particulière sans idéalisation. On peut citer comme artistes représentatifs de cette période :
- Ahn Gyeon, peintre de la cour (XVes) : « voyage de rêve au pays des fleurs de pêchers ».
 -Kang Huian, peintre, calligraphe et poète ( XVes)
 -Shin Saimdang, poétesse, peintre et calligraphe ( 1504-1551)

C'est à la fin de cette période que la peinture Coréenne se détache de celle de la Chine pour des raisons politiques entre autre. Nous pouvons citer comme artistes majeurs de cette époque :

 - Jeong Seon ( 1676-1759) peintre lettré célèbre pour ses paysages des montagnes de diamants.

"Les montagnes de diamants"

-Yun Du -Seo ( 1668-1715) portraitiste.
- Kang Sehwang (1713-1791) peintre, calligraphe et critique d'art.

Kang Sehwang



- Danwom (1745-1806) de son vrai nom Kim Hong-Do est connu pour ses scènes très colorées représentant la vie quotidienne des gens de classe populaire. Il utilisait une palette de blancs, bleus et verts qui apportaient un réalisme photographique à ses œuvres.


Danwom
 


-Hyewon ( 1758- après 1813) dont le vrai nom est Shin Yun-Bok était un peintre de la cour rendu célèbre par la puissance de ses rouges et de ses bleus ainsi que pour ses montagnes grisâtres.


"La danse de l'épée" de Hyewon
 

- Jang Seung-Eop ( 1843-1897) plus connu sous son nom d'artiste Owon était l'un des trois Won de la dynastie Joseon. Ainsi, deux genres de peinture se détachent .

La peinture traditionnelle qui est constituée de trois sous-genres :
 - la peinture classique qui est le courant principal, fortement influencé par les écoles Chinoises du Nord et du Sud. L'école du Nord est celle des peintres professionnels à la recherche de réalisme dans leurs œuvres aux traits fins et aux couleurs vives. L'école du Sud est celle des lettrés. Cette peinture monochrome se distingue par la rapidité d’exécution, la variation d'épaisseur du trait et par les variations uniques apportées par les nuances infinies de l'encre de Chine. Le thème principal abordé est le paysage de montagne et d'eau. La peinture classique reprend notamment des thèmes appréciées de la peinture chinoise comme le « Sagunja » donc « les quatre plantes du lettré » c'est à dire les orchidées, les pruniers, les chrysanthèmes et les bambous.

- La peinture académique est réalisée par les artistes professionnels du bureau de peinture ( appelé « Towhaso ») qui est une institution gouvernementale créé au 14ème siècle influencée par l'école Chinoise du Nord. La plupart de ces œuvres sont des commandes destinées à la cour et dont les thèmes principaux sont les portraits de la famille royale, des lettrés, des moines, des peintures réalisées à l'occasion de grands événements royaux et des scènes de cérémonies royales inspirées de la cour de Chine. La peinture de mœurs apparaît au 18ème siècle à travers des artistes comme Kim Hong-Do qui montre « la vie simple du peuple coréen ».

- La peinture Bouddhique est utilisé comme ornementation dans les temples, C'est un art sacré dont les œuvres sont en grandes majorités réalisées par les moines eux-même.
Ainsi, les principaux thèmes sont la représentation de Bouddha Shakyamuni ( fondateur du bouddhisme ) et Amitabha ( qui règne sur «  la Terre Pure Occidentale de la Béatitude ») ainsi que le Bodhisattva ( le Bouddha qui existe avant que celui-ci n'ai atteint l'éveil)

 - enfin, la peinture Populaire ( le Minwha ) qui se caractérise par son utilisation atypique des couleurs ( les couleurs vives étant privilégiées ), son emploi de l'espace ( pas de perspective) et sa stylisation et géométrisation des formes ( objets aplatis pour représenter toutes les faces, traits délimitant les dessins de manière forte).


Calligraphie de Chusa

 La calligraphie ( « butgeulsi ») est indissociable de la peinture coréenne. En effet, cet art de l'écriture était pratiqué par tous les lettrés de Joseon et cela demandait « des années de pratique pour rendre l'écriture artistique et expressive ». L'encre chinoise étant ineffaçable il fallait une grande concentration pour pouvoir tracer un seul trait sans ruptures. « Les peintres calligraphiaient sur leurs toiles, un poème de quelques vers qu'ils avaient rédigé d'après leur peinture ou le paysage qui l'avait inspiré ». ces peintres étaient donc poètes et calligraphes comme Chusa de son vrai nom Kim Jeong-Hui qui inventa son propre style calligraphique «  le chusache » au XIXème siècle.

De tous les Arts plastiques Coréens le plus atypique reste le masque. Utilisé pour repousser les esprits malveillants, pour se remémorer les morts (en le posant sur le visage du défunts) , pour impressionner l'adversaire pendant les combats ou tout simplement pour divertir, le masque représente la vision des coréens sur leur monde . Les traits sont exagérés et le visage est de forme variable, souvent bizarre ( bosses, rides etc .).
 Les personnages les plus connus sont :
 - « Chui-Ba-Li », C'est un gendarme à la tête orange avec de nombreuses rides sur les joues, aux cheveux blonds ondulés qui porte le Gonjang ( bâton traditionnel utilisé pour punir quelqu'un).
 -  « Mal Ttouk-i », serviteur d'un « Yang-Ban » ( noble d'autrefois en Corée), il a le visage orange parsemé de points blancs et noirs, de profondes rides tordues sur le front et porte toujours une Hache et un fouet.
-  « M i Yal Hal Mi », C'est une grand-mère au visage noir rempli de points blancs avec une petite bosse sur la joue gauche et une bouche rouge inclinée un peu tordue. Elle est vêtu d'une robe traditionnelle et porte un bâton de bois.
bibliographie : "le petit futé " :carnet de voyage sur la Corée du Sud  .
Chui-Ba-li
Mal Ttouk-i

Mi Yal Hal Mi


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